par Thomas Munier » 12 Oct 2014, 16:43
[url]- pour réduire la distance entre la création et le public, ne faudrait-il pas une plateforme "universelle", qui permette de diffuser/vendre chacun des produits de manière adaptée (gratuité, vente directe, dons, participation, crowfunding...), plutôt que de les éparpiller selon qu'ils sont de la création artisanale, de l'auto-édition, des articles de blog...[/url]
Tu veux dire une plateforme unique pour un seul créateur ? Une plateforme unique par type de financement, surlesquels plusieurs créateurs sont regroupés ?
[url]- la permaculture créative doit-elle forcément être une démarche solitaire ou peut-elle être envisagée à plusieurs ? Une des raisons pour laquelle mon jeu de rôles a été si long à voir le jour est que j'ai été seul a bosser dessus. C'est une stimulation dont j'ai du mal à me passer... peut-être parce que je manque de rigueur.[/url]
Non, bien sûr que non. Les exemples de permaculture que j'ai en France regroupent plusieurs personnes, voire des communautés. Déjà parce qu'on est très rarement vraiment tout seul pour créer, mais aussi, parce que le travail en équipe, c'est très bien aussi.
[url]- la permaculture créative peut-elle être faite en dilettante ? J'ai une femme, deux enfants en bas âge, un crédit important sur le dos. Je ne peux leur imposer la réduction de notre train de vie... difficile donc d'abandonner mon activité salariée. Mais en conséquence, travailler, s'occuper d'un foyer, garder une vie sociale prend de la place dans la tête (car ces moments-là demandent et méritent un investissement complet, on ne peut pas créer en même temps), autant de place en moins pour la création, autant de difficulté à s'y plonger lorsqu'on a du temps.[/url]
Oui. La question cruciale derrière tout ça, c'est : à quoi occupe-t-on notre temps ? Il est certaines activités qu'on a le choix d'arrêter. Parfois, on n'a pas le choix. Souvent, dans nos pays développés, cet absence de choix est causé par l'argent (dans le sens où ne sommes pas victimes de coercition physique ou mentale). Il est d'autres activités qu'on a peur d'arrêter, parce qu'elles nous procurent un confort. A voir quels sont les conforts cruciaux et quels sont ceux qu'on peut abandonner. Et quels bénéfices on en retire. Quand on fait le bilan de toutes les activités qu'on pourrait arrêter sans perdre ce qui est important pour nos (nos proches, notre foyer, notre sécurité physique, financière, physique, mentale, morale), on trouve peut-être quand même quelques heures dans la semaine, qu'on peut passer à créer. N'oublie pas que la taille d'une oeuvre ne fait pas sa valeur. L'oeuvre en elle-même n'a pas non plus de valeur. Ce qui compte avant tout, c'est de passer du temps à créer, même si c'est une minute par jour, à témoigner de son rapport au monde, à transformer le monde, les autres et soi-même. Sème beaucoup de graines d'oeuvres, il en y aura forcément pour lever.