Les Ateliers Imaginaires

[Outsider] A l'occasion de sa sortie, le jeu de rôle Inflorenza passé à la loupe !

Chouette article ! J'ai moi même eu un rapport particulier avec inflorenza qui m'a appris mieux que beaucoup d'articles théoriques tout ce qu'il faut savoir pour construire de l'histoire autour des personnages en jdr. Inflorenza n'a pas forcément produit les meilleures parties que j'ai pu faire, loin de là, mais grâce à ce jeu j'ai pu démarrer ma campagne aux ombres d'esteren comme j'ai toujours voulu la lancer (gérer le partage de narration quand ça arrive à l'improviste, gérer le solo, gérer la tension dramatique autour des persos, récupérer les idées des joueurs pour favoriser l’immersion...). Au final, j'ai le sentiment que de par son concept original et la grande liberté qu'il laisse au meneur inflorenza est un jeu qui aide beaucoup les joueurs à murir. Non pas pour maîtriser inflorenza qui permet de faire des parties sympa de manière efficace mais pour maîtriser SON inflorenza. A tel point que je pense que c'est l'un des rares jeux qui propose des parties totalement différente d'un groupe à l'autre.

Sinon j'aurais juste une question pour toi thomas. Est-ce que tu as déjà pensé à la fin de millevaux ? Je veux dire quand tu auras terminé l'arbre ? Quand ça sera playtesté dans tous les sens et que tes différents jeux millevaux auront une vie à eux ? Est-ce que ça t'angoisse ?

Je te dis juste ça parce que quand j'ai laché le milieu du jeu vidéo j'avais en tête de reproduire l'univers que j'avais crée en jdr. Et avec le temps j'ai finis par admettre que mon univers était beaucoup trop ecris, les personnages trop léché, l'importance de l'image trop grande pour du jdr. Ca m'a longtemps frustré mais aujourd'hui je n'en garde plus qu'une vague nostalgie. Est-ce que tu appréhende la fin de millevaux ? Où, au contraire, tu l'attends avec impatience ?

Après ma question est peut être un peu trop personnel n'hésite pas à switcher le cas échéant.

Pour les lecteurs, je tiens à préciser que tu as playtesté Inflorenza, je ne crois pas que tu as joué avec la version finale, qui est nettement plus aboutie (notamment grâce à tes retours). Je suis d'accord avec toi pour la modularité d'Inflorenza. C'est vraiment quelque chose que je recherchais, je ne suis pas un partisan du "system does matter" si ça implique de proposer un système unique pour respecter une intention. Chaque table d'Inflorenza va pouvoir piocher dans différentes options pour construire le jeu qui lui convient, et la partie Conseils de jeu est au moins aussi importante que les règles. Mais sinon, je suis heureux d'apprendre qu'Inflorenza t'a permis de progresser en tant que MJ. Ce sont mes progrès en tant que MJ en jeu de bassequi m'ont permis de l'écrire et réciproquement c'est le playtest d'Inflorenza qui a amélioré mon jeu de basse. J'ai voulu retranscrire mon expérience dans les règles et dans les conseils de jeu.

Sinon, pour répondre à ta question sur la fin de Millevaux, j'en suis encore loin, car il me reste à publier : Arbre, des suppléments de contexte génériques (Atlas, Ecosystème, Horlas & Sorcellerie, Créatures & le cadre de campagne des Morts Plateaux), et des scénarios pour Millevaux Sombre (je ne pense pas en écrire de nouveaux, mais j'en ai écrit presque une vingtaine, dont seulement 4 sont publiés).

Il n'y a pas de fin pour Millevaux, dans le sens ou il n'y a pas de storyline. Le jeu commence en 2400, c'est aux joueurs d'écrire la fin.

Ma solution pour que l'univers ne soit pas trop rigide pour du jdr, ça a été de le désacraliser dès de le début, et de permettre aux joueurs de crafter leur propre Millevaux : Inflorenza et Millevaux Sombre commencent tous deux par des conseils de crafting, l'univers "en dur" ne vient qu'à la fin des bouquins. ça permet vraiment de décomplexer le jeu, ainsi j'ai fait jouer les Chemins de Compostelle à Eclipse samedi dernier et ça a justement fini par la fin du monde, parce que rien dans le jeu ne l'interdisait !

Sauf épiphanie, je ne crois pas que j'irai au-delà mon planning de publication. Je veux que cet univers m'échappe et soit approprié par les joueurs et aussi par d'autres auteurs. C'est à ces fins que tous mes livres sont en creative commons, et j'envisage d'ailleurs que les prochains soient complètement libres de droit. Moi, ce que j'attends avec impatience, c'est de pouvoir m'assoir à une table en tant que PJ et voir ce que les gens ont fait de Millevaux. Mais fort heureusement, ça m'est déjà arrivé et pour tout dire, ça m'arrive à chaque partie d'Inflorenza.

Pour compléter la revue de presse :
Inflorenza est dans le fix de cette semaine... et bientôt dans Di6dent ?

Merci beaucoup Fabien pour le lien !

Je crois qu'on tient là l'essence même de ce qu'on peut appeler le jdr indé : un thème novateur, un traitement radical, un auteur présent en conventions, un texte disponible librement sous licence creative commons, une distribution audacieuse en PDF ou en impression artisanale à un prix libre (oui, vous avez bien lu), etc.

C'est peu dire que ça fait plaisir à lire !

En revanche, il me semble que Di6Dent ne fait pas de critique de nouveautés, et comme je n'ai pas de scénarii à proposer pour Inflorenza, il ne faut pas forcément à s'attendre à le retrouver dans le mook. A moins que je propose des théâtres en 2-3 pages, comme Fabien avait proposé des décors de Monostatos pour divers magazines.

Le jeu sort de l'ombre, grâce à sa fiche sur le GROG et une première critique d'Ivryien !

Sci-Fi Universe accorde une tribune au jeu avec cet interview !

Ca c'est de l'interview ! Bravo Thomas.

Merci surtout à Sci-Fi de me l'avoir proposé ! Pour rédiger ces réponses, je me suis pas mal inspiré de ces articles :
La chose la moins informative à dire sur un jeu de rôles
Il est frais mon jeu de rôles, il est frais !

Inflorenza élu Jeu du Mois sur le Grog.

Champagne ! Merci à tous les playtesteurs, les relecteurs et les illustrateurs qui ont rendu ça possible !

Yeah, félicitations ! Ça se fête.

Bravo Thomas ! Puisses-tu inaugurer une longue déferlante de jeux indépendants sur le GRoG.

Merci à vous ! C'est en effet une bonne nouvelle pour les jeux indépendants francophones, mais aussi une bonne nouvelle pour le Grog qui démontre une nouvelle fois qu'il est au fait des mutations de notre média.