Les univers et Psychodrame

Je poste ici ma réponse à Stéphane à partir de ce sujet : viewtopic.php?f=28&t=2002
Je précise qu'il n'y a aucune amertume ou pédanterie dans mes propos, simplement un témoignage et une réflexion autour de mon jeu.
L'absence d'univers n'est absolument pas un problème pour Psychodrame. Ça n'a jamais gêné aucun des joueurs avec qui j'ai eu le loisir de jouer, néophyte comme rôliste aguerri, hormis Gaël, mais pour des questions de goût. Je ne suis pas agent commercial, je ne cherche pas à créer le jeu qui attirera le plus grand nombre de joueurs. Et même en celà, Psychodrame a un bien plus gros potentiel auprès du public non rôlistes que bien des jeux mainstream (bien qu'il ne soit pas créé pour : il est un peu trop complexe pour ça).
Psychodrame se centre sur les relations inter-individuelles et se joue par défaut "ici et maintenant", ou dans un endroit indéfini (d'ailleurs, je pourrais le préciser, ça dans le texte du jeu). Comme Breaking the ice, Dirty Secrets (si je ne dis pas de conneries) ou Zombie Cinema par exemple.
Christoph et Lionel ont joué pendant la seconde guerre mondiale. Mais ce genre de choix n'est absolument pas indispensable et toutes mes parties ont très bien tourné alors qu'on ne sait toujours pas si ça se passait en France, aux USA, en Nouvelle Calédonie ou ailleurs. Je tiens à ce point là, car je crois que d'une part le jeu n'en a pas besoin et d'autre part, si quelqu'un veut jouer dans les terres du milieu, rien ne l'en empêche (bien que je ne voie pas l'intérêt de jouer un drame familial sur la thématique de l'homosexualité dans une famille de nains de la Moria). Car mon but n'est pas de faire un jeu qui attire les rôlistes qui ne s'intéressent pas à ses thématiques. C'est un jeu pour ceux comme moi (par exemple Christoph, Magali ou d'autres personnes de mon entourage) qui ont aimé des films comme Dancer in the Dark, Festen, In the mood for love, l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Six feet under etc. Déjà ces films ont un public bien plus mince que Transformers. Mais en ce qui me concerne, un JDR Transformers ne m'intéresse pas de prime abord.
Dans la tradition dramatique, l'important, c'est les relations entre les personnages, leurs choix et actes. Le cadre est éminemment secondaire. Psychodrame s'inscrit dans cette tradition.
Aussi, que cela rebute la plupart des rôlistes ne m'émeut pas. Je crée des jeux auxquels j'ai envie de jouer, pas des jeux auxquels les autres auraient envie de jouer. Et d'expérience, ceux qui franchissent le pas ne sont pas déçus.
Les rôlistes veulent du fantastique, c'est souvent pour ça qu'ils se mettent au JDR (ou c'est ce que le JDR leur a appris à aimer). Moi le fantastique, j'en ai un peu rien à faire, pas en cinéma, encore moins en littérature et pas en JDR non plus. Ce qui m'intéresse, ce sont les thématiques. Qu'un univers fantastique porte efficacement une thématique (comme par exemple le labyrinthe de Pan, les œuvres de Tolkien...) et il éveillera sans doute mon intérêt. Comme un film non fantastique pourra le faire (ou pas). Je pense d'ailleurs qu'un univers comme Starwars ou les Terres du Milieu ne peut soutenir efficacement que des thématiques liées à l'exotisme et à leurs paradigmes. L'histoire de Festen avec des sabres laser, ça n'a aucun intérêt.
Enfin, "jouer" avec des problèmes ancrés dans la réalité est quelque chose qui rebute beaucoup les rôlistes. J'ai vu des tables où ça violait et tuait sans états d'âme, où ça se droguait à tout va... Mais jouer une histoire d'adultère si c'est dans le "monde réel" ça gêne...
Le plus drôle, c'est que les rôlistes qui fustigent tant Mireille Dumas sont les premiers à craindre de jouer des histoires "pas dans un autre monde ou une autre époque ou sans le décalage du paranormal".
Après bon nombre de parties, je peux le dire : vous ne craigniez rien. Le système d'élection des problèmes fait que vous pouvez en refusez pour vous mettre d'accord pour ne jouer que ceux qui vous conviennent.
Les gens voient l'intérêt ludique de faire des combats, mais se questionner sur les problématiques humaines et relationnelles, c'est tout de suite effrayant. Alors que c'est ce qu'on fait avec la littérature et le théâtre depuis Homère et Sophocle.
Peut-être que c'est le fait d'être "actif" dans de telles histoires qui dérange. Qu'on ne veut pas risquer de trop se dévoiler, de faire des choix qui nous feront passer pour bizarre, de ne pas contrôler ses émotions et de pleurer devant ses amis ou encore de changer d'avis sur un sujet. Car ça, ce sont les véritables "dangers" du jeu. Mais c'est ce que font les films, les pièces de théâtre et les bouquins également, qu'on les écrive/joue/réalise ou qu'on en soit spectateurs/lecteurs.
Bon, j'avoue, je n'y joue pas avec mes parents. Mais chacun joue au JDR avec les gens qu'il a choisis, non ?
Je n'ai encore jamais vu personne faire d'amalgame entre réalité et fiction pendant ou après une partie de Psychodrame, je n'ai jamais non plus joué avec des psychotiques, mais là, c'est problématique quel que soit le JDR.
Si un jour je découvrais que mon jeu est dangereux pour votre santé mentale et vos relations, je vous préviendrais. ;)
Je précise qu'il n'y a aucune amertume ou pédanterie dans mes propos, simplement un témoignage et une réflexion autour de mon jeu.
L'absence d'univers n'est absolument pas un problème pour Psychodrame. Ça n'a jamais gêné aucun des joueurs avec qui j'ai eu le loisir de jouer, néophyte comme rôliste aguerri, hormis Gaël, mais pour des questions de goût. Je ne suis pas agent commercial, je ne cherche pas à créer le jeu qui attirera le plus grand nombre de joueurs. Et même en celà, Psychodrame a un bien plus gros potentiel auprès du public non rôlistes que bien des jeux mainstream (bien qu'il ne soit pas créé pour : il est un peu trop complexe pour ça).
Psychodrame se centre sur les relations inter-individuelles et se joue par défaut "ici et maintenant", ou dans un endroit indéfini (d'ailleurs, je pourrais le préciser, ça dans le texte du jeu). Comme Breaking the ice, Dirty Secrets (si je ne dis pas de conneries) ou Zombie Cinema par exemple.
Christoph et Lionel ont joué pendant la seconde guerre mondiale. Mais ce genre de choix n'est absolument pas indispensable et toutes mes parties ont très bien tourné alors qu'on ne sait toujours pas si ça se passait en France, aux USA, en Nouvelle Calédonie ou ailleurs. Je tiens à ce point là, car je crois que d'une part le jeu n'en a pas besoin et d'autre part, si quelqu'un veut jouer dans les terres du milieu, rien ne l'en empêche (bien que je ne voie pas l'intérêt de jouer un drame familial sur la thématique de l'homosexualité dans une famille de nains de la Moria). Car mon but n'est pas de faire un jeu qui attire les rôlistes qui ne s'intéressent pas à ses thématiques. C'est un jeu pour ceux comme moi (par exemple Christoph, Magali ou d'autres personnes de mon entourage) qui ont aimé des films comme Dancer in the Dark, Festen, In the mood for love, l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Six feet under etc. Déjà ces films ont un public bien plus mince que Transformers. Mais en ce qui me concerne, un JDR Transformers ne m'intéresse pas de prime abord.
Dans la tradition dramatique, l'important, c'est les relations entre les personnages, leurs choix et actes. Le cadre est éminemment secondaire. Psychodrame s'inscrit dans cette tradition.
Aussi, que cela rebute la plupart des rôlistes ne m'émeut pas. Je crée des jeux auxquels j'ai envie de jouer, pas des jeux auxquels les autres auraient envie de jouer. Et d'expérience, ceux qui franchissent le pas ne sont pas déçus.
Les rôlistes veulent du fantastique, c'est souvent pour ça qu'ils se mettent au JDR (ou c'est ce que le JDR leur a appris à aimer). Moi le fantastique, j'en ai un peu rien à faire, pas en cinéma, encore moins en littérature et pas en JDR non plus. Ce qui m'intéresse, ce sont les thématiques. Qu'un univers fantastique porte efficacement une thématique (comme par exemple le labyrinthe de Pan, les œuvres de Tolkien...) et il éveillera sans doute mon intérêt. Comme un film non fantastique pourra le faire (ou pas). Je pense d'ailleurs qu'un univers comme Starwars ou les Terres du Milieu ne peut soutenir efficacement que des thématiques liées à l'exotisme et à leurs paradigmes. L'histoire de Festen avec des sabres laser, ça n'a aucun intérêt.
Enfin, "jouer" avec des problèmes ancrés dans la réalité est quelque chose qui rebute beaucoup les rôlistes. J'ai vu des tables où ça violait et tuait sans états d'âme, où ça se droguait à tout va... Mais jouer une histoire d'adultère si c'est dans le "monde réel" ça gêne...
Le plus drôle, c'est que les rôlistes qui fustigent tant Mireille Dumas sont les premiers à craindre de jouer des histoires "pas dans un autre monde ou une autre époque ou sans le décalage du paranormal".
Après bon nombre de parties, je peux le dire : vous ne craigniez rien. Le système d'élection des problèmes fait que vous pouvez en refusez pour vous mettre d'accord pour ne jouer que ceux qui vous conviennent.
Les gens voient l'intérêt ludique de faire des combats, mais se questionner sur les problématiques humaines et relationnelles, c'est tout de suite effrayant. Alors que c'est ce qu'on fait avec la littérature et le théâtre depuis Homère et Sophocle.
Peut-être que c'est le fait d'être "actif" dans de telles histoires qui dérange. Qu'on ne veut pas risquer de trop se dévoiler, de faire des choix qui nous feront passer pour bizarre, de ne pas contrôler ses émotions et de pleurer devant ses amis ou encore de changer d'avis sur un sujet. Car ça, ce sont les véritables "dangers" du jeu. Mais c'est ce que font les films, les pièces de théâtre et les bouquins également, qu'on les écrive/joue/réalise ou qu'on en soit spectateurs/lecteurs.
Bon, j'avoue, je n'y joue pas avec mes parents. Mais chacun joue au JDR avec les gens qu'il a choisis, non ?
Je n'ai encore jamais vu personne faire d'amalgame entre réalité et fiction pendant ou après une partie de Psychodrame, je n'ai jamais non plus joué avec des psychotiques, mais là, c'est problématique quel que soit le JDR.
Si un jour je découvrais que mon jeu est dangereux pour votre santé mentale et vos relations, je vous préviendrais. ;)